• L'animal et l'enfant

    L’animal et l’enfant

    Drs Dominique LACHAPELE, Béatrice LAFFITTE, Nicolas MASSAL et Laurent ORDUNA

    Vétérinaires comportementalistes

     

    Naître et grandir ensemble

    Lors de la conférence de l’an dernier sur « l’animal dans la ville », nous vous avions dit beaucoup de mal des lois sur les chiens dangereux au cours de la discussion. Pour compenser, nous allons aujourd’hui vous en dire - un peu - de bien : dans la loi de 1999 sur les chiens dangereux a été glissé un paragraphe interdisant la cession de chiots avant 8 semaines d’âge. C’est bien ! C’est insuffisant mais c’est un début. Un chiot, comme tout animal social, a besoin de sa mère pour démarrer son éducation (ou d’un chien éducateur de substitution mais pourquoi compliquer les choses sans nécessité) et pas seulement comme biberon ambulant. Quant à la fratrie, c’est aussi un élément éducatif important.

    Ces dernières décennies, le rôle de l’éleveur canin a évolué. L’éleveur de chien, qu’il soit amateur ou professionnel, n’est pas un éleveur de porcs ou de poulets en batterie : on lui demande non seulement de faire naître et d’engraisser en bonne santé ses petits pensionnaires mais en plus de les livrer avec des bases éducatives solides, quel boulot ! Fuyez donc toute proposition de vous céder un chiot avant 2 mois, quelles qu’en soient les justifications : c’est un boulot éducatif de titan que de remplacer la mère et les approximations se payent souvent chèrement sur le comportement du chien adulte.

    Quelles sont les étapes du développement social du chien ?

    Il est intéressant de les aborder brièvement car votre chien les a sans doute connues, au moins en partie, et on peut penser qu’il basera ses repères sur ces connaissances spécifiques. Après une période de 3 semaines où il est entièrement materné, le développement de ses organes des sens lui permet d’acquérir les aptitudes nécessaires à la vie en société, au moins avec ses frères et sœurs et avec sa mère. On nomme cette période des apprentissages sociaux la « socialisation ». Elle est indispensable pour savoir communiquer (émettre et lire des messages) et contrôler ses mouvements (inhibition de la morsure, maîtrise des gestes, postures d’apaisement, de soumission, de domination). Serrer plus ou moins les dents, exécuter des mouvements en réponse à d’autres, bref nuancer ses messages autorise une communication complexe, indispensable à une relation harmonieuse ; on ne peut pas jouer en blessant l’autre, ni résoudre tous les conflits quotidiens par des combats sanglants. C’est grâce à ces acquis que le chien peut vivre en société… canine. Il apprend également pendant cette période à connaître les espèces « amies » qui l’entourent, et plus les individus rencontrés alors auront de caractéristiques variées, plus son savoir sera étendu.

    S’il continue son développement dans un groupe de chiens, il sera sous le contrôle de sa mère jusqu’à la puberté pour un mâle, jusqu’à ses deuxièmes chaleurs pour une femelle. Le jeune « adolescent » sera alors écarté du groupe des adultes, passera une période en périphérie du groupe. S’il sait communiquer (en langage canin), il pourra éventuellement y être réintégré, sera accepté par ses pairs, et pourra trouver sa place (cf. chapitre 2 sur la puberté). En effet, les groupes canins sont très structurés, et les nombreux rituels de communication qui régissent les contacts et les priorités doivent être connus pour être admis. Ce sont ces rituels communs qui assurent la cohésion et la stabilité du groupe, c’est grâce à eux que chacun se sent bien à sa place. Il est important de savoir que ces groupes sont très hiérarchisés, chacun ayant selon son rang des missions et des prérogatives ; par exemple, la reproduction n’est autorisée qu’aux membres les plus haut-placés, ou tout au moins sous le contrôle de ceux-ci. Le groupe entier étant solidaire par rapport à ses membres, on trouve des caractéristiques sociales aussi spectaculaires que le maternage de portée par des femelles n’ayant pas mis bas (elles sont de véritables nourrices à l’ancienne, ou des nounous selon nos habitudes actuelles, cela persiste au travers des montées de lait de nos chiennes), et tous les adultes sont des éducateurs autorisés pour les jeunes. Il sera donc très intéressant de mettre votre chiot de 2 mois en contact régulier avec des chiens adultes pour entretenir ces acquis.

    Pourquoi une si longue description ? Parce que c’est sans doute par rapport à cette organisation que votre chien estime celle du groupe où il vit : votre famille ! Notre structure sociale est bien plus complexe, et l’enfant mettra bien plus longtemps à parcourir un chemin assez équivalent dans ses grandes lignes (nourrisson, jeune très dépendant, enfant, adolescent, jeune adulte)… Votre chien connaît aussi des éléments de la communication humaine, car il vous observe et essaie de vous comprendre, mais il les interprète au travers de ses propres filtres (il ne perçoit, traduit et apprend que par rapport à ce qu’il connaît), et nous ne sommes malheureusement pas capable de déterminer avec précision ce qu’il « comprend ». Retenons au moins que la structure hiérarchique et les rituels sont des bases incontournables de son mode de vie, et que les espèces cohabitant avec le jeune en développement sont identifiées comme des partenaires, et non des proies ou des prédateurs.

    Quelles sont les étapes du développement de l’enfant perçues par le chien ?

    Avant de les envisager chronologiquement, il est utile de préciser que, pour des raisons d’analogie structurale de nos émissions hormonales et phéromonales (substances émises involontairement et indiquant l’état émotionnel et physiologique des individus), le chien est capable de percevoir des différences de sexe mais aussi des états émotionnels variés chez ses propriétaires.

    Pendant la grossesse, et dès son début, l’état de la mère est connu du chien (c’est un détecteur plus performant que tous ceux disponibles dans les pharmacies !). Cette information peut expliquer des modifications comportementales parfois très précoces : attention nettement plus marquée, surveillance des visiteurs, demandes de contacts… Ces changements d’attitude du chien ne sont pas anodins, et peuvent déjà indiquer comment le chien se perçoit dans le groupe.

    L’arrivée du bébé ne sera donc pas surprenante pour lui, il sera néanmoins important de repérer ses réactions pour déterminer si le nouvel arrivant présente des caractéristiques connues du chien, c’est-à-dire savoir si le chien « sait » ce qu’est un nourrisson, ou si les agissements du bébé déclenchent des réactions de peur ou de curiosité exagérées. Il en va de même lors des étapes du développement du bébé : premiers pas (avec le redressement du corps), utilisation de la main pour attraper, premiers mots et phrases, activités de jeu ou de sorties réalisées sans adultes… Plus tard, présence de camarades, ordres reçus de l’enfant, puberté de celui-ci…

    Votre chien percevra ainsi des caractéristiques de l’enfant qui ne sont pas forcément celles que vous pensez. Il n’est jamais un intrus, mais toujours un membre du groupe. En tant que tel, le chien lui attribuera une position, et c’est par rapport à ce rang dans le groupe qu’il lui accordera des droits ; l’appartenance au groupe entraînera également des élans de solidarité par rapport aux étrangers.

    Comment avertir un animal de l'arrivée d'un enfant ?

    La naissance d’un bébé

    Nous venons de voir que lorsqu'une femme attend un enfant, elle émet des phéromones que nous percevons sans nous en rendre compte. Ces phéromones sont perçues par les chiens et il est certain qu'un chien est souvent au courant de la grossesse, avant même que les tests ne soient pratiqués !

    Cela dit, la grossesse entraîne souvent des modifications dans la vie de l'animal avant même l'arrivée du bébé. La future maman reste à la maison, les promenades sont plus rares mais les câlins plus fréquents. Ces premiers changements peuvent dérouter l'animal. Les propriétaires doivent tout de suite penser à ne pas trop changer les habitudes, sans toutefois culpabiliser : le chien était le premier «enfant» du couple et bénéficiait de toute leur attention ? Être naturel, ne pas en faire trop pour se faire «pardonner» - tout en (re)donnant au chien une place claire au sein du foyer - est encore la meilleure attitude à avoir !Et si les enfants sont plus grands ?

    Des enfants plus grands peuvent arriver dans un foyer où vivent des chiens et des chats, lors d'adoption ou dans le cas d'une famille "recomposée". Il s'agit tout d'abord de bien savoir si les animaux sont socialisés aux enfants. Il est aussi nécessaire de savoir quelle est l'attitude des enfants vis-à-vis des animaux : ont-ils déjà vécu à leur contact ? Des enfants habitués aux chiens peuvent manquer de prudence; des enfants qui ont peur des chiens peuvent mal communiquer avec eux. Un questionnement préalable des enfants est alors nécessaire. L'âge des enfants est également important car il va influer sur la communication. Les premiers contacts doivent être positifs, lors de jeux, de promenades avec l'animal.

    Et qu’en pensent les chiens ?

    Les chiens peuvent-ils être jaloux des enfants ?

    La jalousie est un sentiment purement humain qui est très complexe. Les chiens ou les chats ne peuvent éprouver de jalousie ; en revanche, ils peuvent éprouver de l'envie. Oui, un chien peut avoir envie de monter sur les genoux de la maman qui allaite son bébé, surtout quand il y était habitué ! Il suffit de le repousser doucement et de l'envoyer dans son panier. Il apprendra à attendre que sa maîtresse soit disponible. Les parents, tout en voyant d'un mauvais œil la «jalousie du chien», cherchent néanmoins à se faire pardonner et sont très ambigus dans leur relation avec leur animal, ce qui est très déroutant pour lui.

     Y'a-t-il des races de chiens gentilles avec les enfants ?

    Contrairement aux idées reçues, il n'existe pas de races plus gentilles que d'autres avec les enfants. Une socialisation précoce aux enfants (élevage en famille), des contacts fréquents avec eux avant l'arrivée d'un bébé au foyer, un cadre hiérarchique clair donné par les adultes sont des facteurs favorisant une bonne acceptation de l'enfant, quelle que soit la race du chien. Il est incontestable cependant que la taille et la puissance du chien jouent un rôle dans la dangerosité.

     Les chiens peuvent-ils défendre les bébés ?

    Le chien est un animal social ; lorsqu'il arrive, l'enfant - identifié grâce à ses odeurs - devient tout de suite un membre du groupe. Le chien peut alors défendre le bébé contre les étrangers, surtout s'il se sent investi de cette mission par les parents ou a un statut hiérarchique de "dominant" dans la famille.

    Les étrangers au groupe doivent être prudents et ne pas s'approcher du berceau si le chien est menaçant : il n'hésitera pas à mordre si l'on s'approche. Les parents ne doivent pas favoriser ces comportements et envoyer le chien à sa place.

    Conduite à tenir à l'arrivée d'un enfant

    L'arrivée d'un enfant ne doit pas être une source de problèmes quand un chien est correctement intégré et socialisé. Certaines précautions sont cependant nécessaires :

    Certains auteurs recommandent de rapporter à la maison le linge porté par le nourrisson. Si le chien présente des manifestations d'inquiétude, ne prêtez pas attention à celles-ci, de façon à obtenir une habituation. Si l'inquiétude persiste, la vigilance est de rigueur. Il est inutile de déballer les langes ou les couches - le chien n'en a pas besoin pour capter les odeurs - ni de présenter l'enfant au chien : ceci ne revêt aucune signification en langage canin, même si cela rassure certains parents.

    Dans la mesure du possible, le rythme de vie du chien doit être globalement respecté, tel qu'il était avant l'arrivée de l'enfant. Il est parfois difficile de respecter cette règle, mais si les propriétaires sortent le chien régulièrement, lui consacrent un temps de qualité, même plus court (jeux, caresses, promenades avec le bébé), le chien s'adapte très vite à ces nouvelles règles de vie.

    Culpabiliser, tenter de donner autant au chien qu'à l'enfant ne peut que le dérouter.

    Pour l'arrivée de plus grands enfants, les précautions doivent tenir compte de l'âge. Un enfant ne doit jamais déranger un chien qui dort ou se repose dans son panier, ni toucher sa gamelle ou le caresser quand il mange.

    Quand l’enfant grandit

    Pour le chien, les humains sont une espèce amie, à laquelle il a été plus ou moins socialisé dans son jeune âge. La socialisation à une espèce autre que la sienne n’inclut pas forcément tous les stades de développement de l’espèce amie. Par exemple, un chien socialisé aux hommes adultes ne reconnaît pas forcément un bébé comme un petit d’homme. Il faudra donc veiller à socialiser les chiens destinés à vivre dans une famille humaine où grandissent des enfants à tous les stades de l’enfance : nourrisson, stade 4 pattes, apprentissage de la marche, de la parole, enfance, adolescence… Nous voyons ici la lourde tâche des éleveurs de chiens et il est très rare que les chiens aient pu être en contact avec tous les stades. C’est au chef de famille de faire comprendre au chien que l’enfant reste un petit humain et qu’il mérite d’être respecté en tant que tel (cf. chapitres 3 et 4). Dans le même temps, il faut éduquer l’enfant afin qu’il respecte le chien dans son intégrité physique et dans son mode de communication : pas de sévices corporels (tirer la queue, les oreilles, …), respect du couchage du chien, de sa gamelle, ...

    Quelques idées reçues…

    « Il ne faut rien changer ! Il faut changer les choses bien avant ! Il faut écarter le chien ! »

    Préparer calmement le contexte familial, réfléchir et organiser à l’avance les modalités futures de l’existence du chien, une bonne stratégie personnalisée vaut mieux que toutes les croyances, aussi ancestrales soient-elles. Mettre le chien à l’écart supposerait d’être certain qu’il y reste à tout moment, c’est rarement possible, et rarement souhaité !

     « Il faut présenter l’enfant au chien ! Il faut présenter le chien à l’enfant ! Il faut expliquer au chien ! »

    Le chien sait depuis longtemps que l’enfant va arriver, respectez ses modalités de reconnaissance, en particulier le léchage et l’odorat, ainsi le chien identifie le nouvel arrivant comme appartenant au groupe. Ne provoquez pas des contacts forcés, ne les évitez pas non plus, votre chien perçoit vos émotions mais ne les comprend pas toujours bien, évitez donc de construire des contextes difficiles, mêlez l’enfant aux activités quotidiennes.

     « Il faut surveiller le chien ! Il faut les laisser se débrouiller seuls ! »

    Ne laissez jamais un très jeune enfant seul avec un chien, quelle que soit la confiance que vous avez en lui. Rien ne pourra garantir les réactions, et les remords seraient intolérables en cas d’accident, même si le chien « ne lui voulait pas de mal ».

     « Les chiennes sont plus douces ! Certaines races sont plus adaptées aux enfants ! »

    Non, et non. Seuls le contexte et la hiérarchie du groupe influent sur le comportement du chien. Aucun chien ne justifie une confiance aveugle. Le risque zéro n’existe pas.

    « L’enfant doit pouvoir s’approcher de la gamelle du chien ! »

    Si le chien mange seul et sur un temps limité, cela ne peut arriver… Mais même le dernier individu d’un groupe social canin peut défendre sa nourriture, ce n’est donc pas un bon critère de position hiérarchique.

    Conclusion

    Répétons-le : jamais de confiance absolue ; soyez attentifs et vigilants.

    Un bon respect de l’animal dans sa perception est une garantie de bien-être pour lui, cela passe par la connaissance de la communication et de l’organisation sociale propre à l’espèce. C’est sur ces bases que l’on peut définir des objectifs clairs, et ainsi préparer dans la sérénité la future organisation du groupe élargi.

     

    Mûrir ensemble : passage à l’âge adulte

    L’enfant et le chien ont grandi ensemble. Les expériences communes notamment au cours des jeux ont permis de nouer des relations fortes. Chacun a appris à connaître l’autre, à le respecter.

    Mais à la puberté, beaucoup de choses peuvent être remises en question. Tous les parents le savent, cette période est l’étape nécessaire de l’affirmation de soi, parfois de la rébellion.

    Puberté du chien ou puberté de l’enfant entraînent des modifications dans l’équilibre entre l’enfant et le chien, autant s’y préparer.

    Puberté : définitions

    La puberté est une étape du développement humain marquant la transition de l'enfance à l'adolescence (fertilité). Elle se signale notamment par une croissance rapide due aux hormones de croissance et le développement des caractères sexuels primaires et secondaires du aux hormones sexuelles, avec de notables changements comportementaux notamment un besoin accru de sommeil lié à un décalage de libération de la mélatonine.

     

    Cette étape existe également dans l’espèce canine, avec les mêmes modifications physiologiques et comportementales.

    L’âge d’apparition de la puberté dépend essentiellement du format adulte de la race : de 6 mois chez les races miniatures à 18 mois chez les races géantes. Elle correspond chez le mâle à la production des premiers spermatozoïdes fécondants. Les premières chaleurs des femelles sont souvent discrètes. Il faut cependant faire la distinction chez la chienne entre la puberté (aptitude à ovuler) et la nubilité (aptitude à mener à terme une gestation et une mise-bas).

    Puberté du chien

    La puberté avec sa métamorphose hormonale est une nouvelle période sensible. Le chiot entré dans l'adolescence doit subir une initiation, constituée de deux éléments de base:

    Le détachement

     

    Hiérarchie

    La hiérarchie s’établit autour de l’accès, du contrôle d’un certain nombre de privilèges : les prérogatives, qui ont valeur de symboles. Ces prérogatives sont maintenant bien connues et trop souvent la seule chose regardée dans la relation.

    Prérogatives alimentaires

    Contrôle de l’espace

    Initiative des contacts

    Expression publique de la sexualité

     

    La dominance n’est pas une caractéristique intrinsèque d’un animal. Le rôle principal du dominant est de réguler les interactions entre les différents membres du groupe qui lui sont subordonnés. Le chien ne pouvant jamais tout contrôler dans la vie d’une famille, cette position peut être pour lui très anxiogène et entraîner l’apparition d’agressions.

    Equilibre instable

    La hiérarchie n’est pas installée dans un groupe de façon immuable. Toute modification du groupe ou de son environnement peut entraîner des modifications de l’équilibre hiérarchique. Un changement du territoire (déménagement), une modification du groupe (naissance, départ, nouveau membre de la famille), mais aussi le changement de statut sexuel (passage à la puberté du chien, de l’enfant), et des capacités physiques (maladie, vieillissement).

    Toute déstabilisation d’un groupe qui était structuré par une hiérarchie apaisante peut conduire à une augmentation des conflits.

    Relations privilégiées

    La hiérarchie est certes un facteur d’équilibre dans une famille, avec une place importante de la communication.

    Mais heureusement ce n’est pas la seule chose qui unit ses membres, humains et canins. La coopération est présente, notamment chez les chiens d’utilité pour les enfants handicapés.

    La complicité liée à l’affection est très importante entre le chien et l’enfant, véritable confident.

    Conclusion

    Pour bien vieillir ensemble, il faut vivre sereinement ensemble :

    Il est indispensable que dans une famille une place soit définie pour chacun, et que chacun reste à sa place, y compris le chien.

    Des règles claires doivent être mises en place, connues et respectées par tous.

    La communication entre les humains et les chiens ne doit pas être ambigüe.

    Les parents sont chargés d’apporter protection et amour à leurs enfants et à leurs animaux, c’est leur rôle, leur devoir d’adulte.

     

    Communication posturale et enfants

    Après un bref rappel des différentes modalités de communication, et de leur importance relative chez l’homme et chez le chien, nous allons proposer des applications pratiques pour assurer la promotion sociale des enfants, faciliter l’obéissance des chiens aux enfants et prévenir les actions éducatrices des chiens, le tout au service de stratégies utilisables quotidiennement. L’ensemble de ces mesures a fait ces preuves alors que des troubles étaient déjà installés, mais l’efficacité est bien meilleure en prévention, et surtout la vie commune en est facilitée et plus confortable aussi bien pour les humains que pour les chiens.

    Introduction sur les principaux concepts utilisés

    Différentes modalités de communication s’associent pour former un message : signaux verbaux, paraverbaux, non verbaux, et communication posturale. Les éléments qui forment un message sont complexes, et la plupart sont involontaires. Les chiens ne prennent pas les mêmes que nous en compte, certains sont communs, d’autres non, d’autres encore ont des sens différents.

    La hiérarchie repose davantage sur la confiance, la coopération, la protection, que sur les affrontements ou les tensions ; le dominant est le garant du calme et de la sécurité. Le chef de meute s’apparente plus à un chef de famille qu’à un chef de corps (militaire). Les situations positives sont bien plus nombreuses que les conflictuelles ; elles sont l’occasion d’utiliser les coalitions et les alliances pour imprimer un ordre relationnel facilement, en entretenant la motivation du chien par le bien-être qu’il en retire.

    Promotion des enfants par les jeux d’alliance

    La « promotion » des enfants vise à la fois à associer les enfants aux situations positives, et à les placer systématiquement du côté de l’autorité.

    Le principe est de s’occuper du chien, jeux et promenades, quand l’enfant est là, en l’associant à ces activités. C’est même à lui d’initier ces moments partagés en invitant le chien ; au début le maître n’est pas loin, par la suite il se tient plus en retrait.

    Quand il s’agit de récompenser le chien, c’est l’enfant qui fait venir le chien et le récompense, au départ en présence de l’adulte qui se tient à ses côtés.

    C’est toujours le chien qui se déplace, pas l’enfant qui va vers le chien ; l’enfant apprend ainsi à solliciter le chien de manière cohérente, s’il est perturbé par de la peur ou une autre émotion, le chien ne viendra pas. L’enfant apprend ainsi qu’on respecte aussi le chien qui ne désire pas venir, c’est un élément important de sécurité. Venir à l’enfant est récompensé, le chien y trouve une motivation de plus à respecter l’enfant, voire à dissiper les réticences éventuelles.

    La véritable autorité consiste à faire venir et non à faire partir. Il suffit d’être en colère pour éloigner un chien, il faut exercer une autorité pour le faire venir.

    Facilitation de l’obéissance des chiens

    En présence des enfants, les laisser diriger et donner les ordres au chien, les enfants aiment faire ça, et les chiens aiment les récompenses ! Si un ordre doit être donné, laisser l’enfant le faire ; si une réprimande doit être faite, l’adulte la fait, l’enfant rappelle et récompense ensuite.

    Limitation des « disqualifications » des enfants : si le chien n’obéit pas, ne pas répéter l’ordre à la place de l’enfant car le chien risque de prendre ça pour un « remplacement » de l’ordre précédent qui est donc sans valeur. Aller se placer en alliance avec l’enfant : l’adulte vient à côté de l’enfant, épaule contre épaule, face au chien, et aussitôt l’enfant répète son ordre ; la coalition est totalement silencieuse, l’enfant récompense l’obéissance pendant que l’adulte se retire en silence.

    Prévention des velléités éducatrices des chiens

    Comment réprimander un enfant ?

    Situation classique : le parent gronde son enfant sans tenir compte de la position du chien (il n’y prête pas attention) ; le chien vient aux côtés de son maître, face à l’enfant, et ainsi participe à la réprimande en se trouvant du côté des éducateurs ; le risque est qu’en situation similaire (à ses yeux) le chien ne réprimande lui-même l’enfant (avec les dents).

    Stratégie préconisée : faire partir le chien, en s’alliant à l’enfant, au besoin en le prenant dans les bras ; régler les comptes avec l’enfant ; faire rappeler le chien par l’enfant, avec récompense à la clé / motivation et aspect positif.

    Ce schéma est transposable à de nombreuses situations semblables qui sont autant d’occasion de renforcer l’enfant et de clarifier les rôles sociaux pour le chien.

    Conclusion

    Stratégie et réflexion s’imposent ! Les éléments pris en compte par les chiens ne sont pas les mêmes que les nôtres, nos réactions spontanées ne sont pas toujours appropriées, ou simplement claire pour le chien, il convient donc de se préparer, de prévoir des actions, des scénarios, des stratégies, et de les activer quand les situations se présentent.

    Naturellement rien ne se fait hors de la présence des adultes, qui restent attentifs aux signaux émis par le chien, notamment ceux qui traduisent ses émotions, et assistent l’enfant pour le guide r vers une communication aussi efficace que possible (les gens des clubs ont l’habitude de guider ainsi les maîtres).

    Confiance, affection, coopération, appui sur les adultes, efficacité de la communication, règles de respect et de prudence : tous ces éléments, présents dans les quelques situations présentées, sont utiles et formateurs pour les enfants, grâce au chien qui constitue une forte motivation pour l’enfant.

     

    Prévention des risques dans la relation entre l’enfant et le chien

    La cohabitation d’enfants et de chiens n’est pas sans danger et nous allons évoquer les risques encourus par l’enfant en contact avec des chiens, puis envisager les moyens de prévention.

    De quels risques s’agit-il ? Nous rencontrons deux catégories de risques :

    Des risques sanitaires : les enfants vont contracter des maladies

    Des risques d’accidents : le chien peut blesser les enfants.

    Les risques sanitaires

     

    Définition

    Ils sont représentés par les zoonoses qui sont des maladies ou des infections naturellement transmissibles à l’homme par des animaux et ici par le chien. Cela peut-être des infections, à la faveur de morsure ou de griffures. La salive des chiens est naturellement poly microbienne et le contact avec une plaie peut facilement infecter celle-ci. Les plaies par morsure sont souvent anfractueuses et en absence de soins dans les 6 heures, la morsure est considérée comme infectée. D’autres infections, comme la maladie des griffes ou la salmonellose peuvent atteindre les enfants.

    Les animaux peuvent aussi transmettre des mycoses (qui sont alors des champignons) et la plus fréquente est la teigne.

    Enfin, des parasites peuvent passer de nos compagnons à 4 pattes à l’homme et infecter le tube digestif comme les oxyures ou plus rarement se localiser dans des zones plus erratiques : les yeux lors de toxocarose. Dans le sud est, la leishmaniose peut provoquer des syndromes fébriles chez des enfants de 2-3 ans. Plus banales, les puces des chiens peuvent venir piquer les enfants.Mode de contamination

    par la salive lors de morsure, griffure, pour les infections ou par léchage pour les vers digestifs

    Par contact direct pour les mycoses, les parasitoses : puce, teigne

    Par les déjections notamment par les litières, les bacs à sable mal protégés de la fréquentation des chiens ou plus simplement par le jardin familial dans lequel le chien fait ses besoins et qui peut être aussi le terrain de jeu des enfants.Prévention

    La prévention passe par:

    Une hygiène générale de base et notamment par le lavage des mains fréquents avant le repas, l goûter, après avoir touché le chien…). Cela doit devenir un reflexe pour les enfants car les mains portées à la bouche sont la première source de contamination chez les enfants.

    Un contrôle des lieux d’élimination et par exemple l’apprentissage d’un coin précis du jardin au chien pour faire ses besoins, l’interdiction des animaux dans les aires de jeux pour enfants et vice versa

    Enfin, une vermifugation et un traitement des parasites externes réguliers des chiens qui vivent au contact d’enfants permettent de limiter ces zoonoses. Il est même prudent de penser à vermifuger de temps en temps les enfants notamment en cas de troubles digestifs chroniques

    Les risques d’accidents

    Les accidents dans les relations entre les enfants et les chiens seront essentiellement les morsures ou les griffures infligées par les derniers sur les premiers.

    Les faits divers sont régulièrement là pour nous les rappeler mais nous allons voir ici que ça n’arrive pas forcément qu’aux autres et que nous sommes dans le cadre de la prévention des accidents domestiques dont les premières victimes sont les enfants et qui se déroulent le plus souvent au domicile des parents ou dans des lieux connus de l’enfant.

    Sur les morsures, les données chiffrées sont peu nombreuses et les seules données accessibles actuellement sont les registres des hôpitaux ou des urgences pédiatriques. Ici, des chiffres issus d’une enquête canadienne, confirmés par des enquêtes françaises et suisses nous disent que la population la plus mordue est constituée par des enfants entre 1 et 9 ans, avec une prévalence pour la classe d’âge de 5 à 9 ans. Le plus souvent, le mordeur est le chien de la famille ou un chien de proches, connu de l’enfant. La morsure a lieu à domicile et a été provoquée par un mouvement de l’enfant vers le chien, en l’absence d’adulte dans la plupart des cas.

    Les enfants sont mordus principalement au visage et aux mains.

     

    Qu’est-ce qui peut motiver un chien à agresser un enfant?

    Tout d’abord, le chien peut se sentir menacer et vouloir se défendre. C’est le cas lorsqu’il a peur ou qu’il a mal. Il peut aussi blesser involontairement s’il contrôle mal son corps ou le chien peut agresser pour garder et défendre un privilège acquis. Le chien peut considérer que l’enfant va trop loin et dépasse son seuil de tolérance. Enfin, le chien peut voir l’enfant ou le nourrisson comme une proie et déclencher une séquence de prédation.

    Nous allons reprendre ces 5 items, les définir et chercher les moyens de les éviter.

    La peur

    La peur fait son apparition généralement si le chien est surpris ou lors d’une situation inhabituelle en milieu fermé (la fuite est alors impossible). La peur provoque alors un envahissement émotionnel chez le chien qui n’a pas d’autre choix, pour s’en défendre, que d’agresser l’objet de sa peur. La violente décharge émotionnelle qui accompagne toujours une morsure par peur fait que la morsure est toujours grave et délabrante et ne cesse que lorsque le chien peut fuir.

    L’apparition de peur en présence d’un enfant sera plus probable chez un chien pas ou peu socialisé aux enfants. La peur apparaît préférentiellement lors de situations stressantes pour les chiens comme l’envahissement brutal de son lieu de couchage ou un réveil par surprise.

     

    Pour éviter cela, il faut penser à toujours prévenir le chien et à lui demander d’approcher. Forcer le contact avec un chien alors que celui-ci est dans l’impossibilité de fuir peut déclencher une réaction de panique. Si vous apprenez aux enfants à demander au chien de venir, les risques d’agressions diminueront significativement.

    Socialiser un chiot aux enfants de tous âges est primordial avant l’âge de 2 mois et cette socialisation doit être entretenue au minimum jusqu’à 9 mois. Par la suite, des contacts positifs fréquents entre le chien et les enfants permettront aux 2 protagonistes de mieux se connaître et de mieux accepter et appréhender les réactions de l’autre. Nous avons vu dans la première conférence l’importance du « grandir ensemble ».

    Enfin, bien connaître les réactions de crainte de son chien permet d’identifier et prévenir les situations à risque.

     

    La douleur ou l’inconfort

    La douleur est une autre raison légitime à agresser pour un chien. La morsure sera alors destinée à faire cesser la douleur (soins vétérinaires par exemple) ou à éloigner la cause présumée de la douleur. C’est le cas chez les chiens souffrant d’arthrose qui peuvent agresser les enfants pour les tenir à distance pour empêcher le contact. La cause de la douleur peut venir de l’état du chien mais aussi du comportement des enfants. Le fait de tirer les poils, les oreilles, la queue n’est pas agréable pour l’animal et son seuil de tolérance pourra être franchi.

    Enfin, le non-respect de l’espace vital du chien peut être source d’inconfort et de stress. L’intrusion d’un enfant jusque dans le panier du chien ou un enfant qui s’approche de la gamelle d’un chien qui mange sont des situations intolérables, même pour un chien normal.

     

    La prévention passe ici par une vigilance des propriétaires quant à l’état de santé physique de l’animal et par la détection et une prise en charge efficace des douleurs chroniques. Un bilan de santé régulier est préconisé pour les chiens vieillissants.

    L’autre versant est l’éducation et la surveillance des enfants. Leur apprendre à ne pas blesser le chien, à respecter son intégrité physique est aussi important que d’apprendre à un enfant scolarisé à ne pas mordre ses camarades.

    Enfin, le couchage du chien, placé dans un lieu en retrait dans la maison, doit être interdit d’accès aux enfants et à toute autre personne. De même, le chien mangera seul, dans une pièce où personne ne viendra le déranger.

     

    Déficit des autocontrôles

    L’hyperactivité et le manque d’autocontrôles chez un chien est une source de danger supplémentaire en cas de cohabitation avec des enfants. Un chien qui ne se contrôle pas bien, ne maîtrise pas son corps et peut bousculer, griffer et mordre dans l’excitation mais sans intention d’agresser. Ce sont les chiens gentils mais brutaux, qui cognent et font mal avec les dents en jouant. L’excitation étant généralement à l’origine du manque de contrôle, le risque augmente si le chien est en contact avec des enfants turbulents et mal contrôlés eux-mêmes.

    La prévention passe ici par une bonne acquisition des autocontrôles avant l’âge de 2 mois (en laissant les chiots au contact de la mère ou d’autres chiens adultes) puis ensuite par un entretien dans la famille d’adoption, avec une régulation par des adultes, chiens ou humains. Il faudra demander aux enfants de ne pas trop exciter le chiot et lui apprendre à s’arrêter sur ordre.

    Pour le contrôle de la morsure, les jeux de tiraillement appréciés des enfants et des chiens sont à bannir car ils ne font qu’appendre le chien à serrer plus fort, ce qui pourrait aggraver une éventuelle morsure.

    Une fois encore la présence d’adultes est indispensable pour éviter et prévenir les débordements.

     

    Contrôle par le chien

    Ce chapitre a déjà été largement traité dans la conférence précédente et je vais donc éclairer seulement certains points. Nous venons de voir que les chiens adultes avaient un rôle d’éducation et de contrôle sur les juvéniles. Un chien adulte peut donc se sentir en droit de réguler aussi les comportements des enfants et s’autoriser à les poursuivre ou à les mordre pour leur demander de s’arrêter. C’est le cas lors de coalition d’un chien adulte avec les parents face aux enfants. Le chien est alors en position hiérarchique supérieure aux enfants et se croit autorisé à les sanctionner.

    Cette situation peut aussi être généré par des contresens éthologiques qui placeraient le chien au centre de l’organisation familiale (couchage central, alimentation à la demande du chien, ….) ou par exemple en laissant un jeune enfant réprimander ou corriger seul un chien adulte

    Le meilleur moyen de prévention est ici d’installer dès le début le chien dans un cadre familial cohérent et stable en respectant les codes de l’espèce. Penser à faire sortir le chien avant de gronder les enfants pour ne pas l’obliger à prendre position et enfin, apprendre aux enfants dès le plus jeune âge à respecter le chien et à décoder les signaux, notamment les signaux de menace. Dès que le chien gronde, il faut apprendre aux enfants à rompre le contact et à venir chercher de l’aide auprès d’un adulte.

     

    Agression de prédation

    Cette agression est fort heureusement la plus rare car elle est de loin la plus grave et la plus dangereuse. Elle ne peut apparaître que chez un chien qui n’a jamais été socialisé au stade d’enfant qu’il rencontre. Le chien peut alors considérer l’enfant comme une proie et déclencher une agression de prédation dont le but est la mise à mort de la proie en vue de sa consommation, ce qui en fait son extrême gravité. La séquence est typique et le chien sera à l’affut lors des mouvements de l’enfant ou du bébé et pourra bondir sur les antérieurs comme un chat sur une souris.

    Pour éviter cela, on revient encore sur la socialisation obligatoire du chien à tous les stades de l’enfance, du nourrisson à l’enfant préado en passant par le stade trotteur et apprentissage de la marche.

    Dans tous les cas si vous reconnaissez ces comportements sur un chien en présence d’enfants, la séparation physique immédiate est impérative et si c’est le chien de la famille, un replacement en connaissance de cause ou une euthanasie devra être envisagée.

     

    Conclusion

    Pour résumer, la prévention des morsures de chiens sur enfants passe par :

    Une socialisation précoce, avant 3 mois, et entretenue au minimum jusqu’aux 9 mois du chien, à tous les stades de l’enfance

    Des contacts positifs réguliers avec des enfants tout au long de la vie du chien (attention à l’exclusion du chien de la maison pour des raisons d’hygiène quand les enfants sont petits qui pourraient, par manque de contacts entrainer une désocialisation du chien)

    Une bonne acquisition des autocontrôles chez le chien

    Une éducation des enfants aux bonnes manières avec les chiens et un apprentissage des signaux de communication canine qu’a présenté Nicolas

    Un contrôle permanent de la relation par les adultes régulateurs des comportements du chien mais aussi des enfants et des interactions entre les 2

    Ce qui sous-entend une vigilance permanente : on ne doit jamais laisser une enfant en bas-âge (moins de 5 ans) et un chien seuls une surveillance active (être prêt à intervenir si besoin). C’est pareil qu’avec les piscines ou les produits ménagers toxiques. Et comme un enfant de 5 ans ne sait pas forcément nager, avant 5 ans, il ne saura pas non plus décoder efficacement les signaux de menace émis par le chien

    Enfin le dernier mot que vous avez entendu plusieurs fois ce soir et sans lequel aucune relation n’est durable et harmonieuse. Il s’agit du respect mutuel : demander au chien de respecter l’enfant mais aussi aux enfants de respecter le chien. C’est simplement de l’éducation commune.

     

    Quelques outils pour aider les chiens à vivre sereinement au contact des enfants :

    Les clubs canins sont de précieux alliés pour les propriétaires dans l’éducation des chiens (

    club canin tarbais sur Google®) 

    une bonne connaissance du comportement du chien permet d’avoir un mode d’emploi (« 

    Guide pratique du comportement du chien » aux éditions Eyrolles)  

    Pour les enfants, des outils pédagogiques Truf’ viens …© (

    http://www.bvet.admin.ch, téléchargeable gratuitement), petite BD suisse adaptée aux enfants dès la grande section de maternelle, le Blue Dog© (http://www.thebluedog.org), Cdrom interactif belge et étudié pour des enfants plus petits, dès 2 ans. Il est disponible en version française (traduction par Catherine Mège et Dominique Lachapèle). 

    Enfin, pour les parents et maîtres, chez votre vétérinaire ou sur le site de Zoopsy (

    http://www.zoopsy.com), vous pouvez trouver des documents spécifiques à la relation enfants et chiens.

     

    Et si vous réussissez à appliquer tout ce que nous venons de dire ce soir, le plus grand risque que vous ferez prendre à vos enfants et à vos chiens sera de vivre une belle histoire d’amour.

     

     

    : C'est l'entrée dans la hiérarchie des adultes avec le respect des règles de celle-ci et la production des communications adéquates. Toute tentative d'expression de sexualité, de contrôle de passage, d'alimentation prioritaire est sévèrement punie par les adultes. La seule punition correcte est l’exclusion.

     

    La puberté, passage du statut de chiot au statut d’adulte, est une étape importante, parfois négligée par des maîtres qui se sont bien investis durant la période de socialisation et qui considèrent que les acquis sont bien ancrés.

    des adolescents mâles à la mère et aux autres adultes. C'est à dire l'acquisition de l'autonomie. Les adolescentes peuvent attendre jusqu'aux secondes chaleurs. Le détachement à la mère ou à l'adulte d'attachement permet l'attachement au groupe et évite l'anxiété lié à la séparation.

    La hiérarchisation